Les mandalas

27 juillet 2011, 10:42

Le terme mandala est un mot sanskrit. Interprété de manière simpliste, il signifie « cercle ».

Toutefois, à mon sens, c'est un mot fascinant qui contient des mystères multidimensionnels empreints d'une signification profonde et complexe.

 

D'après moi, le terme mandala représente une « complétude constituée de nombreux aspects potentiellement très différents ».

 

Telle est ma définition. D'après celle-ci, le monde devient un phénomène composé d'une infinie profusion de mandalas en interaction les uns avec les autres et reliant le microcosme au macrocosme pour toujours.

De ce point de vue, tout est un mandala.

 

Pour commencer, observons notre corps. En gardant en tête la définition donnée ci-dessus, il constitue lui aussi, naturellement, un mandala. Il nécessite une quantité incroyable de composantes en symbiose : les organes, les os, le sang, le système nerveux, composés de cellules, elles-mêmes formées d'atomes (chacun opérant comme un mandala spécifique et individuel) qui fonctionnent correctement en tant qu'unité globale. Afin que le corps puisse continuer à bien fonctionner, toutes les composantes individuelles doivent être maintenues dans un état fondamentalement harmonieux favorisant le flux continu du soutien mutuel et de l'esprit d'équipe. Si une seule composante devient dysfonctionnelle, ce flux en est perturbé, ce qui se caractérisera par différents degrés d'inconfort, depuis le plus subtil jusqu'au plus traumatique, et ultimement, à l'immobilisation, comme en cas de mort physique. Par conséquent, chacun conviendra qu'il est clair que toutes les composantes, bien qu'immensément différentes dans leur apparence et leur fonctionnement, ont besoin les unes des autres. Le sang a besoin que le cœur aille bien afin qu'il fasse avec plaisir ce qu'il adore faire, c'est-à-dire faire circuler l'oxygène. Le cœur a quant à lui besoin que les reins fonctionnent bien afin que le sang soit propre, etc. Toutes les interactions suscitent purement et simplement l'émerveillement dès lors qu'on commence à saisir la profondeur de cette interconnectivité.

 

Le corps est donc un mandala qui en contient de nombreux autres, dont certains sont tout à fait microscopiques, mais néanmoins essentiels au bien-être général du corps qui en dépend de manière indéniable et irrévocable.

 

Bien sûr, le corps est associé à quelques autres caractéristiques, tels que le mental. Comme nous le savons tous, ce dernier présente quantité de modalités différentes. En observant l'esprit d'une personne, on y décèle rapidement une profusion de facultés, de talent et de dons : elle cuisine bien, elle écrit de très beaux poèmes, elle est un génie des mathématiques, elle construit de beaux avions, etc. Par conséquent, l'intégralité du mental d'une personne est représentée par les nombreuses sous-composantes correspondant à des facultés spécifiques ; à nouveau, on se retrouve avec un mandala constitué des innombrables facettes de l'esprit humain.

 

Puis, il y a les réalités émotionnelles de la personne. On trouve en elle la présence ou l'absence de sensibilité, l'aptitude à être bienveillant et à soutenir son prochain, ou au contraire à être égocentrique. Ces composantes et beaucoup d'autres forment le mandala de notre corps émotionnel qui se fond dans le mandala du corps et de l'esprit, et interagit avec eux.

 

 

Tandis que nous autres êtres humains avançons dans la vie, nous existons à travers la communication et la relation que nous établissons avec notre prochain. Nous nous levons le matin, nous allons travailler et, ce faisant, nous quittons le mandala de notre maison et de notre famille pour entrer dans le mandala du groupe avec lequel nous travaillons. Chacun de nos collègues peut être identifié d'une manière ou d'une autre. Un sociogramme tout à fait basique met en évidence une distinction simple : la personne vous aime bien ou pas, et réciproquement. De là naît le soutien ou l'opposition.

 

Bien sûr, les choses ne restent pas aussi simplistes ; en ajoutant les réalités physiques, mentales et émotionnelles des membres de votre environnement de travail, vous assisterez à la formation de votre mandala professionnel, immensément complexe. Cependant, seule la pointe de l'iceberg dans votre environnement professionnel sera probablement visible.

 

L'harmonie et le succès d'un mandala professionnel dépend de la présence de tous les ingrédients nécessaires et de leur volonté de se soutenir les uns des autres en donnant ce qu'ils sont capables de donner.

 

Dans le contexte de l'art asiatique, il existe de nombreux mandalas, qui figurent de multiples manières la relation entre le microcosme et le macrocosme. On y trouve des aspects universels spécifiques au sein de l'univers plus vaste. On y trouve également des représentations d'images de Bouddhas, d'Êtres éveillés, entourés d'autres Bouddhas et yogis. Quand on regarde un mandala de Bouddhas, il est important de comprendre exactement ce que représente un Bouddha spécifique, car chacun est associé à un aspect universel différent des autres. On peut dire sans se tromper qu'aucun Bouddha ne contient en lui l'intégralité des aspects universels, par conséquent, on peut trouver des mandalas avec certains Bouddhas, entourés d'autres, représentant des aspects universels totalement différents. Ces aspects fonctionnant ensemble, on se trouve en fait face à une équipe de Bouddhas et de Bodhisattvas unissant leurs émanations afin d'obtenir des effets auxquels ils ne pourraient parvenir autrement. Ils fonctionnent en groupe.

  

Plus que jamais, nous vivons une époque où il est nécessaire de mettre en commun nos intentions créatrices et spirituelles car, comme le disait Gurdjieff, seul, l'homme ne peut rien faire. La femme non plus, si j'ose dire.

 

La foi déplace des montagnes, mais avec l'aide de ses amis, cela va beaucoup plus vite.